"Les Fantômes de la rue Freta" : Jérémie Dres part à la recherche de ses ancêtres Juifs polonais, 80 ans plus tard
Jérémie Dres avait déjà exploré la branche polonaise de son arbre généalogique dans "Nous n'irons pas voir Auschwitz", sorti en 2011.
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Ce n'est pas la première fois que Jérémie Dres signe un ouvrage sur son histoire familiale. En 2011, l'auteur publiait un premier roman graphique Nous n'irons pas voir Auschwitz. Il racontait son périple en Pologne, avec son frère, sur les traces de ses ancêtres, après la mort de leur grand-mère. Au-delà de son récit familial, l'écrivain retraçait l'histoire des Juifs polonais de la Seconde guerre mondiale jusqu'à aujourd'hui.
14 ans plus tard, Jérémie Dres revient avec une bande dessinée intitulée Les fantômes de la rue Freta, en librairie depuis le 27 août. Dans ce livre de presque 400 pages, il plonge le lecteur dans une longue et véritable enquête familiale, entre Varsovie, Jérusalem, New-York et Paris. C'est une lettre de sa grand-tante Sonia, écrite en 1941 dans le ghetto de Varsovie, qui lance sa quête. Qu'est-elle est devenue après ce courrier envoyé à sa sœur Sure à Paris ? L'auteur tente d'y répondre dans cet ouvrage, en racontant ses aventures aux quatre coins du monde, à la recherche du moindre indice, 80 ans plus tard.
Entre autofiction et documentaire
Ce mélange parfait entre autofiction et documentaire happe dès les premières pages grâce à un récit joliment illustré, agrémenté de vrais documents, ayant appartenu à ses ancêtres : photographies, registres, lettres. Cette manière de conter permet de suivre pas à pas le cheminement de Jérémie Dres, à travers les villes visitées et les personnes rencontrées, et de tenir le lecteur en haleine afin de découvrir l'histoire de cette famille, telle une enquête policière.
L'auteur a eu la bonne idée d'enregistrer les discussions sur l'histoire familiale qu'il avait eues avec sa grand-mère, lorsqu'elle était toujours vivante. C'est donc avec la voix de son aïeule dans ses écouteurs, et parfois dans ses pensées, que Jérémie Dres part avec son sac sur le dos, direction Varsovie en Pologne. Il enquête, du cimetière au bureau des archives du Jewish Historical Institute en passant par les anciennes rues du ghetto.
Une vraie immersion
Chaque détail trouvé lui donne l'occasion de se rendre dans un autre lieu, une autre ville, un autre continent. Il s'aventure alors dans les rues de Paris, au Mémorial de la Shoah, à Drancy, à Tel-Aviv, à Jérusalem, et à New-York où l'une de ses grands-tantes a immigré dans les années 1920. Son enquête est un travail fastidieux, au vu des informations très faibles et imprécises. Mais il ne lâche jamais vraiment. Chaque étape de son voyage lui permet de compléter le puzzle petit à petit. Même si certaines questions n'auront jamais réellement de réponses.
Pour ne pas se perdre dans cette histoire familiale, remplie de nombreux personnages et de lieux, l'auteur a fait le choix d'insérer un arbre généalogique au début et à la fin du livre, pour une meilleure compréhension. Les descriptions, accompagnées de dessins tantôt en couleurs, tantôt en noir et blanc, sont si bien ficelées que l'on a l'impression de découvrir les détails de la vie de ses ancêtres en même temps que lui. C'est une vraie immersion, pleine d'émotion. Une histoire intime mais universelle.
"Les fantômes de la rue Freta" de Jérémie Dres, 384 pages (Bayard Graphic, 29,95 euros)
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