Festival de la BD d'Angoulême : une information judiciaire ouverte après une plainte pour viol d'une ex-salariée

Une ex-employée de la société 9eArt+, qui organise le festival, affirme avoir subi un viol le 26 janvier 2024, lors d'une soirée organisée dans le cadre de l'événement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une femme visitant le 51e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême (Charente), le 26 janvier 2024. (YOHAN BONNET / AFP)
Une femme visitant le 51e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême (Charente), le 26 janvier 2024. (YOHAN BONNET / AFP)

Une information judiciaire a été ouverte après une plainte avec constitution de partie civile d'une ex-salariée du Festival de la bande dessinée d'Angoulême (Charente). Cette dernière dénonce un viol subi dans le cadre de l'édition 2024, a annoncé le parquet à l'AFP, lundi 21 avril.

La procédure a été ouverte "la semaine dernière", a précisé la procureure de la République à Angoulême, Stéphanie Aouine, ajoutant que "la plainte initiale" de la victime a été jointe au dossier. Déposée le 12 février 2024 dans un commissariat parisien, elle n'a été transmise au parquet d'Angoulême que le 11 février.

La plaignante, une ex-employée de la société 9eArt+, qui organise le festival, y déclare avoir subi un viol le 26 janvier 2024 lors d'une soirée organisée dans le cadre de l'événement. "Nous sommes satisfaits que l'instruction pénale ouvre, surtout après les dysfonctionnements" initiaux dans l'enquête, a réagi lundi auprès de l'AFP son avocat, Arié Alimi. Sa cliente, licenciée par 9eArt+ le 14 mars 2024, un mois après avoir déposé plainte, a également saisi le conseil des prud'hommes de Paris pour contester son licenciement qu'elle juge "consécutif" à cette dénonciation de viol.

Un appel au boycott de la prochaine édition 2026

L'organisation du festival refuse ces accusations, en assurant n'avoir jamais "failli" dans ses obligations envers la salariée. Pour justifier sa décision, la direction a notamment invoqué un "comportement incompatible avec l'image de l'entreprise", mettant en cause des états d'ébriété répétés durant le festival, d'après la requête prud'homale de la jeune femme.

"Nous espérons désormais que la société 9eArt+ reconnaisse ses torts et en tire les conséquences", a ajouté Arié Alimi. Cette société est sous pression depuis la dernière édition en janvier et la publication d'une enquête de L'Humanité dénonçant des "dérives" commerciales, un manque de transparence et le traitement de cette salariée.

Un appel au boycott de la prochaine édition 2026 a été signé par quelque 400 auteurs de BD, qui appellent l'association fondatrice du festival (FIBD) à rompre son contrat avec 9eArt+ et à lancer un appel à projets pour la gestion de l'événement). Face aux critiques, le conseil d'administration de l'association a acté, vendredi, la dénonciation du contrat avec 9eArt+ mais le flou persiste sur la mise en concurrence de l'organisation du festival.

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