A Buenos Aires, le street art, nouvelle forme d'expression, s'attaque au vandalisme de rue
Au coin d'une rue terne et mal entretenue du quartier populaire Tres de Febrero en banlieue de Buenos Aires, un bateau bleu prend forme sur un des multiples murs vandalisés de la mégalopole latino-américaine. L'artiste graffeur Andres Rotundo Fraga, pinceau brosse en main et peinture acrylique sous le bras, a commencé la rénovation du mur d'un immeuble entaché par un graffiti indéchiffrable.
/2019/04/12/000_mvd6693077.jpg)
"Les murs ont été vandalisés par des gens mal éduqués", explique Edith Campelo, une habitante octogénaire de l'immeuble que Fraga est en train de repeindre. "Nous n'avons pas de fonds pour les repeindre, donc la municipalité nous a gentiment envoyé ce grand artiste pour les décorer", ajoute-t-elle. Bien que les graffitis soient illégaux à Buenos Aires, les propriétaires donnent souvent la permission aux artistes de décorer leurs bâtiments.
/2019/04/12/000_mvd6695719.jpg)
Les autorités locales se sont aussi rendu compte que les fresques forment une protection pour ces murs et ont ainsi financé plusieurs projets de graffeurs. L'objectif de ART3 est de lutter contre le vandalisme par le street art afin d'inciter les habitants à être plus attentifs à l'espace public et d'améliorer leur cadre de vie. "Ce ne sont pas des simples dessins. Dès le début, on a toujours voulu que ça soit un projet participatif", détaille Silva à propos des 400 fresques qui ornent les rues de Tres de Febrero.
Capitale mondiale du street art
Devenue ces dernières années une des principales capitales mondiales du street art, Buenos Aires compte des milliers de fresques sur les maisons, les écoles et même les églises. Les artistes disposent de pâtés de maisons entiers avec des façades de 25 mètres de hauteur pour s'exprimer et des festivals sont organisés pour promouvoir leurs oeuvres. Martin Ron et Fio Silva ont même été invités à peindre dans des capitales étrangères. "Les fresques surprennent, donnent du plaisir, de l'art et de la culture dans l'espace public", soutient Patricio di Stefano, le sous-secrétaire de l'Espace public pour la ville de Buenos Aires, qui débourse chaque année 60.000 dollars pour encourager ces oeuvres urbaines.
/2019/04/12/000_mvd6699023.jpg)
Pour Cecilia Quiles, membre de l'agence Graffitimundo, la scène fascinante du street art de Buenos Aires s'est en partie développée en réaction à la dictature militaire traversée par le pays entre 1976 et 1983. Selon elle, "Buenos Aires est une ville qui porte des cicatrices" de cette époque "où les monuments publics étaient activement nettoyés et les graffitis fortement réprimés". Aujourd'hui, le street art a donné un nouveau souffle, en offrant une nouvelle forme de liberté d'expression.
À regarder
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter