A Belleville, la rue Dénoyez voit partir ses graffeurs historiques
Attenante à la rue de Belleville, la rue Dénoyez est devenue la "rue des graffeurs". Ils y avaient la certitude de ne pas se faire arrêter et des touristes venaient en groupe la visiter. Aujourd'hui, les associations d'artistes qui ont engagé le mouvement doivent partir pour laisser place à un projet immobilier. Au-delà de la vie d'un quartier, c'est la question de la culture dans l'espace urbain.
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Devant le local de "Frichez-nous la paix", un drap blanc recouvre les pavés. On l'a posé là pour protéger le sol d'un chantier en cours : un mur de parpaing va recouvrir le local de l’association. "Frichez-nous la paix" est le lieu historique de la rue Dénoyez. Ce sont les membres de l’association qui, à force d’expositions, de performances et de concerts, ont commencé à déborder sur le mur d’en face, faisant petit à petit de cette rue la "rue des graffeurs".
"Quand on est arrivés là il y a 14 ans, se souvient SP38, membre de longue date de l'association, le quartier était mal famé, la rue était très neutre." Il porte à la main, en souvenir, un pan de mur taggé. Aujourd’hui, la rue Dénoyez est dans tous les guides touristiques, des "street art tours" y organisent des visites guidées et les graffeurs peuvent venir en journée sans prendre le risque d’être arrêtés.
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"On savait qu’on devait partir, mais on ne s’attendait pas à ce que ça dure aussi longtemps, maintenant, on a construit un réseau avec les habitants", regrette Marie Decraene, de la Maison de la plage, résignée, mais visiblement émue.
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"On a grandi avec eux", se rappelle Yacine, qui travaille dans le bar de son père, le Café des délices. "Ils m’ont mis des plantes, on a organisé la fête de la musique ensemble, la fête des voisins." Sylvia, une commerçante d'une rue adjacente tempête : "Faire une crèche et une piscine ici [Le centre sportif Alfred Nakache date de 2009, ndlr], c'est faire que cette rue soit morte à 17 heures. Autant dire "venez les dealers !"".
Nathalie Maquoi, chargée de culture à la mairie du XXe, est venue assister au délogement des associations. "Elles ont eu le droit d'occuper les lieux justement parce que ce chantier était prévu", souligne-t-elle. Avant d'ajouter : "Il y a 2000 familles sur liste d'attente pour les crèches dans l'arrondissement."
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