Sang sur les murs, scènes de crime, objets personnels... L'exposition "Serial Killer" joue sur la fascination ou la répulsion que les tueurs en série inspirent

Certaines scènes de crime sont reconstituées avec beaucoup de réalisme, à tel point que l'exposition est déconseillée aux moins de 14 ans.

Article rédigé par Philippine Thibaudault
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'exposition italienne "Serial Killer" met en lumière les crimes et les histoires des tueurs en série les plus connus dans le monde. (PHILIPPINE THIBAUDAULT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
L'exposition italienne "Serial Killer" met en lumière les crimes et les histoires des tueurs en série les plus connus dans le monde. (PHILIPPINE THIBAUDAULT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Après Milan et Londres, l'exposition italienne "Serial Killer" vient d'arriver à Paris. Elle met en lumière les crimes et les histoires des tueurs en série les plus connus dans le monde, jusqu'à provoquer un malaise chez certains visiteurs, tellement certaines scènes semblent réelles. L'exposition est même déconseillée aux moins de 14 ans.

Tout est fait pour faire peur. Il y a la musique inquiétante, les lumières au néon rouge, le faux sang sur les murs et les lunettes de réalité virtuelle pour se mettre dans la peau d'une victime traquée par un tueur en série.

Plus de 1 000 objets personnels de tueurs en série

"On est un peu fan toutes les deux des serial killer. L'idée, c'est d'essayer de comprendre qu'est-ce qu'il y a dans ces têtes-là, qui fait qu'à un moment il y a un basculement", raconte Roseline, 75 ans, accompagné d'une amie.

L'exposition présente des reconstitutions de scènes de crime très réalistes. (PHILIPPINE THIBAUDAULT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
L'exposition présente des reconstitutions de scènes de crime très réalistes. (PHILIPPINE THIBAUDAULT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Au fil de la visite, on suit des panneaux qui expliquent la personnalité des tueurs dans des vitrines. Il y a également des objets leur ayant appartenu : les fameuses lunettes de Jeffrey Dahmer, par exemple, prêtées par un collectionneur. On découvre des reconstitutions de scènes de crime très réalistes comme celles de Mary Jane Kelly, étripé par Jack l'éventreur à la fin du XIXᵉ siècle.

"On a vraiment l'impression d'être en immersion. Tout le monde a tendance à chuchoter comme si on était dans la scène du crime"

Lucas, visiteur de l'exposition "Serial Killer"

à franceinfo

"Quand je regarde des trucs du genre, je cauchemarde, du coup, c'est quelque chose que je n'aime pas", explique Lucas, pas très à l'aise.

"Les gens sont fascinés par les tueurs en série"

Les tueurs en série sont peut-être les têtes d'affiche, mais Giancarlo Guerra, le superviseur de l'exposition, prévient l'objectif n'est pas de les glorifier. "C'était important pour nous que les gens aient beaucoup d'informations et même de les faire réfléchir sur leurs propres ambiguïtés. Nous devons également être très sensibles et attentifs aux victimes de ces crimes, parce que les gens sont fascinés par les tueurs en série. Mais il ne faut pas qu'ils oublient les victimes", estime-t-il.

La voiture qui a servi à Ted Bundy pour enlever ses victimes ouvre l'exposition. (PHILIPPINE THIBAUDAULT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
La voiture qui a servi à Ted Bundy pour enlever ses victimes ouvre l'exposition. (PHILIPPINE THIBAUDAULT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Ils n'ont jamais autant fasciné. Leurs histoires sont partout dans les séries Netflix, les vidéos YouTube ou encore dans cette exposition mondiale. "On vit dans une société où le plaisir de tuer est tabou et c'est pour ça que les tueurs en série fascinent. Ce sont eux qui transgressent ce tabou fondamental", analyse Joseph Agostini, psychologue et auteur du livre Tueur en série sur le divan.

"L'écueil serait d'idéaliser et de se mettre à rêver d'être un tueur en série"

Joseph Agostini, psychologue et auteur du livre "Tueur en série sur le divan"

à franceinfo

"Il y a aussi cette fascination de l'horreur qui peut être trouble chez certains individus parce qu'on ne sait pas vraiment s'il s'agit de répulsion ou d'identification", prévient Joseph Agostini. Il conseille la vigilance face à tout engouement pour les tueurs en série.

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