Le centre Pompidou Metz propose "une grande promenade" dans l'histoire de la photo
L'exposition "Voir le temps en couleurs ou les défis de la photographie" retrace 150 ans d’histoire de la photographie avec plus de 250 clichés. Une exposition inédite à voir à Metz jusqu'au 18 novembre 2024.
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Le centre Pompidou Metz (Moselle) présente jusqu'au 18 novembre 2024 sa toute nouvelle exposition baptisée Voir le temps en couleurs. Ce parcours présente les œuvres d'une cinquantaine d'artistes des débuts de la photographie au XXe siècle.
Des tout premiers clichés jusqu'à l'invasion de la couleur en passant par les premières images de la Lune, l'exposition offre une traversée inédite des grands défis techniques qui ont jalonné l’histoire du 8e art. "C'est un rêve d'avoir Chiara Parisi [la directrice du Centre Pompidou-Metz] qui vient vous voir pour vous proposer de réaliser une expo photo sur 2000 m2", confie le commissaire de l'exposition Sam Stourdzé, spécialiste de la photographie.
Promenade esthétique
Plus de 250 œuvres, prêtées par une quarantaine d'institutions, et toutes des originales, retracent l'histoire de la photographie dans une "grande promenade esthétique", selon Sam Stourdzé. On y découvre les premiers clichés des années 1850 jusqu'à des œuvres de 2024. Le défi semblait ardu, dit-il. "Ça se serait plus vu sous forme de livre que sous forme d'exposition, tant réunir autant de chefs-d’œuvre est difficile".
Le but, pour le commissaire de l'exposition, n'était pas de réaliser une "relecture technique de la photographie" à travers les décennies voire les siècles, mais plutôt de "voir comment les avancées techniques ont permis aux photographes de conquérir l'esthétique". "La grande force de Sam Stourdzé, c'est de parler de l'image en mouvement mais de l'immobilité aussi de l'image", salue Chiara Parisi, évoquant une exposition "pleine de poésie, d'imaginaire".
La fabrique du regard
La notion de défi ou de conquête est présente tout au long du parcours. L'exposition, baptisée Voir le temps en couleurs, les défis de la photographie, se déroule en trois étapes : la conquête du voir, la conquête du temps, puis celle de la couleur. "C'est une exposition qui raconte la fabrique du regard, voir le monde qui nous entoure et comment la photographie a accompagné les grandes découvertes du XIXe et du XXe siècle", explique Sophie Bernal, chargée de recherche pour l'exposition.
Le besoin de reproduire le réel n'est pas récent, comme le montre au début du parcours une copie de la Joconde vieille de 300 ans. Quant à la photo, à ses débuts, elle restait la fille de la peinture: le photographe Gustave Le Gray reproduisait en noir et blanc les chefs-d’œuvre des peintres de son temps. Viennent ensuite les conquêtes de l'infiniment petit, avec des photos prises au microscope ou de pattes de crevettes, et de l'infiniment grand. "En allant sur la Lune ou en haut des montagnes comme le Mont Blanc ou l'Everest, il fallait que la photo existe, il fallait une preuve", rappelle Sam Stourdzé. L'Observatoire de Paris a prêté au musée messin les tout premiers clichés de la Lune, pris au télescope par les frères Henry, dans les années 1890.
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L'autre défi "majeur" était de "fixer le temps", avec cette "conquête de l'instant" qui a permis de décomposer le mouvement, comme les grands panneaux chronophotographiques d'Etienne-Jules Marey (1882) ou ces photos d'Eadweard Muybridge qui parvient en 1878 à capturer l’allure d’un cheval au galop au moyen de douze appareils photographiques juxtaposés les uns aux autres. Il démontre ainsi que le cheval n’a jamais les quatre fers en l’air.
Bien plus tard, c'est le scientifique américain Harold Edgerton qui développe à partir des années 1930 des appareils stroboscopiques et déclenche une petite révolution. "Ça la révolutionne parce que l'on arrive à voir ce qui est absolument invisible. Une goutte de lait qui jaillit, une balle de pistolet qui est arrêtée net dans sa course qui traverse une pomme, une banane ou une carte à jouer. Ce sont des prouesses scientifiques qui vont permettre de mieux comprendre le monde", détaille Sam Stourdzé.
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Après un long voyage en noir et blanc, le visiteur est invité à entrer dans la couleur avec Louis Ducos du Hauron. En 1877, c'est le premier à prendre une photo en couleur. S'ensuivent les Archives de la planète d'Albert Kahn et les clichés aux "qualités esthétiques burlesques, excentriques et féministes" de Yevonde Middleton (années 1930), pionnière de la photo couleur en Angleterre. On y rencontre aussi d'autres personnalités dans un contexte moins protocolaire, comme la série de photos de Philippe Halsman en 1959 qui montrent Marylin Monroe en plein saut.
Place de la photo
"Il y a 30 ou 40 ans, il y avait encore un grand débat pour savoir si la photographie pouvait être considérée comme une œuvre d'art ou un document", rappelle Sam Stourdzé. Désormais, la question est tranchée. D'autant que la "grande force de la photo", pour lui, est qu'elle représente désormais "notre culture visuelle".
Si l'exposition débute par les reproductions photographiques de peintures, elle se termine à l'inverse par des peintures réalisées sur la base de photographies par Gerhard Richter dès le début des années 1960. Quant à la révolution numérique, Sam Stourdzé estime qu'il s'agit "d'une conquête de plus", pas abordée dans l'exposition car il est "peut-être encore un peu tôt pour y lire les avancées esthétiques".
L'exposition "Voir le temps en couleurs", au centre Pompidou Metz jusqu'au 18 novembre 2024.
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h.
Tarifs de 7 à 14€. Gratuit pour les moins de 26 ans.
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