La photographie d'Eric Ceccarini sous les lumières des lustres de Régis Mathieu
Durant plusieurs nuits, dans le Luberon, à Gargas, un curieux manège s'est déroulé. Des mannequins éclairées par des lustres et des chandeliers ont posé. Une mise en scène par le photographe Eric Ceccarini pour capturer ces silhouettes baignant dans la lumière créée par l'orfèvre Régis Mathieu.
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C'est un dialogue que présente la galerie Régis Mathieu jusqu'au 28 juin 2025. Eric Ceccarini est photographe, Régis Mathieu est lustrier, il crée des lustres d'art, des chandeliers d'orfèvre. Le photographe nous dit : "En qualité d'auteur photographe passionné d'esthétique, j'ai rencontré le célèbre lustrier Régis Mathieu dans ses ateliers du Luberon. Je suis très heureux d'avoir sublimé mes modèles dans son univers de lumière".
Dans la galerie de la rue de Miromesnil, à Paris, sous les immenses lustres de Mathieu, une dizaine de grands formats aux couleurs d'or et à la douceur sensuelle forment un défilé de beauté, de corps dessinés par les reflets lumineux.
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Pour voir le travail de Régis Mathieu, il suffit de marcher les yeux vers le plafond et de regarder en l'air. Il faut parcourir les salles du château de Versailles, de l'Opéra Garnier ou de Notre-Dame de Paris. Des adresses prestigieuses pour celui qui aime à dire sur le ton de la plaisanterie : "Il y a bien longtemps que j'ai compris que les lustres ne servaient pas à éclairer."
Héritier d'une entreprise familiale, une lustrerie, en 1992, à l'âge de 19 ans, après avoir là encore dit avec humour que "les lustres d'antan étaient tombés en désuétude", il révolutionne cet objet qui pend au plafond de tous monuments historiques ou de luxe. Dans ses collections, aux côtés de pièces du XVe siècle, il présente ses créations contemporaines.
Notre-Dame, le miracle
Son dernier chantier, et non des moindres, fut le sauvetage des treize grands luminaires de Notre-Dame de Paris. Après l'incendie qui ravage la cathédrale, les historiques lustres sont en piteux état. Ils doivent être dépollués, ils étaient pleins de plombs, déformés, le plafond avait fondu sur eux.
"Avant, nous ne savions pas ce que nous pouvions leur faire, si nous pouvions leur taper dessus avec un marteau, les faire chauffer. Nous restaurons les pièces qui étaient les plus endommagées. Et là, miracle, comme d'habitude, c'est Notre-Dame, les lustres qui étaient les plus endommagés, les plus tordus et les plus écrasés, nous les chauffons, ils sont mis sur des gabarits et ils reviennent, reprennent forme, comme s'ils avaient décidé de revenir à la cathédrale", déclare-t-il à l'époque à RFI.
Régis Mathieu avait déclaré lors d'une exposition à la Samaritaine : "Le lustre est le costume d'un moment important".
Le photographe Eric Ceccarini a pris la sentence au pied de la lettre, il a conduit ses modèles pour les plonger dans la lumière de Mathieu dans les ateliers qui sont installés sur la route des Ocres en plein cœur du Luberon. Ainsi vêtues des effluves des lustres, sont nées ces images.
Le photographe qui habile ses modèles de lumière
Né en 1965 en Italie, le photographe Eric Ceccarini a passé l'essentiel de sa carrière à travailler dans la publicité pour de nombreux clients comme L'Oréal, Marie-Claire, Chopard ou encore Coca-Cola. Puis il délaisse le monde de la pub, pour développer une photographie plus personnelle en travaillant à la chambre, en lumière du jour ou bien par des Polaroïd grand format.
Pour son précédent projet, Eric Ceccarini, présenté par la galerie Hegoa, avait demandé à plus de 120 artistes peintres du monde entier d'exprimer leur art sur le corps de mannequins. C'était The Painters Project soit du "body painting" pour habiller de peinture la peau des mannequins et créer ainsi des images.
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Cette fois-ci, c'est la lumière des lustres de Mathieu qui enveloppe le corps. Les immenses ateliers du lustrier sont un décor idéal pour fabriquer ces images. Une fois vidés de toute activité, le silence et la nuit venus, on imagine le photographe et son modèle cherchant le mystère de la lumière. Théâtralisés, les mannequins deviennent des reines de la nuit pour un opéra de sunlights d'antan.
Le résultat : un faux air des années 1970, entre musique soul et parade aristocratique. Les lustres deviennent des ustensiles de mode qui semblent s'accrocher aux peaux, des vêtements de perles et de métal qui encerclent les corps sublimés. Lumière et modèle, lustre et mannequin sont des mots qui vont très bien ensemble pour Eric Ceccarini et Régis Mathieu.
Exposition à la Galerie Régis Mathieu, 2 rue de Miromesnil, 75008 Paris, jusqu'au 28 juin 2025. Après Paris, l'exposition sera présentée dans les ateliers à Gargas, puis en Vendômois, à Anvers, Spa, Amsterdam et New York.
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