La collection Greenberg, une leçon de photo à la Fondation Cartier-Bresson
La Fondation Henri Cartier-Bresson expose 120 tirages de la collection personnelle de Howard Greenberg. La collection du grand galeriste et marchand de photographie new-yorkais s’est lentement constituée au fil des ans sur des coups de cœurs pour des tirages exceptionnels. Elle reflète son intérêt pour l'humain et en même temps pour la recherche formelle (jusqu’au 28 avril 2013)
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Howard Greenberg est "tombé" dans la photo quand il s’est mis lui-même à manier un appareil photo en 1970. Mais rapidement, il a arrêté de faire des images pour exposer et vendre celles des autres. Il met alors toute sa passion dans la création du Centre pour la photographie de Woodstock (Etat de New York), puis dans l’ouverture d’une galerie, toujours à Woodstock, en 1981 (il la déménagera plus tard à Manhattan).
Un penchant pour la collection
Au début, il n’est pas question de faire une collection, malgré une "tendance obsessionnelle" à collectionner depuis l’enfance. D’abord parce que Howard Greenberg n’a pas les moyens. Et puis il pense que c’est contradictoire avec son métier de vendeur. Il a des coups de foudre pour des images, mais il pense qu’il faut les vendre.
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Des icones et des images moins connues
La Fondation Cartier-Bresson à Paris expose 120 des quelque 500 tirages de la collection de Howard Greenberg. Essentiellement des œuvres d’artistes américains (Berenice Abbott, Robert Frank, Edward Weston, Leon Levinstein, Lee Friedlander, Saul Leiter) mais aussi quelques tchèques. Des épreuves magnifiques d’images iconiques ou de photos moins connues.
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Parmi les premières, "Mort d’un milicien" de Capa, "Fille à la fleur" de Marc Riboud, un tout petit format des "Jumelles" de Diane Arbus, une série de Weegee, le "Portrait d’un sidérurgiste" d’Eugene Smith
A découvrir, ces tirages sombres de Roy DeCarava (1919-2009), photographe de Harlem : un couloir glauque faiblement éclairé, les restes d’un repas, la silhouette de John Coltrane dans l’ombre où luit son saxophone.
Dorothea Lange, Walker Evans, une préoccupation sociale
L’intérêt de Greenberg s’est particulièrement porté vers des photographes aux préoccupations sociales : Dorothea Lange et sa célébrissime "Migrant Mother", Walker Evans, Margaret Bourke-White, qui documentent les conséquences de la grande dépression des années 1930. Une photo très drôle de cette dernière montre une queue de miséreux sous une affiche vantant le plus haut niveau de vie du monde.
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« Je me suis focalisé sur la photographie du milieu du XXe siècle ; peut-être parce que je suis un humaniste, parce que j’ai une formation en psychologie, parce que je m’intéresse aux gens. La photographie que j’ai exposée, celle que j’ai collectionnée, est vraiment la photographie de gens », dit Howard Greenberg.
Il s’intéresse aussi au processus photographique, à l’aspect formel de la photo, avec des images comme la peinture qui s'écaille de "Jerome, Arizona" d’Aaron Siskind, une "Composition" de formes de Frantisek Drtikol ou des natures mortes d’Edward Steichen.
La "magie" du tirage
Un aspect essentiel du choix est lié au tirage, à la "magie" de l’épreuve devant laquelle on va éprouver une émotion, comme devant une peinture. Greenberg cite justement le cas de "Trois poires et une pomme" de Steichen. "Quand vous êtes face à ce tirage-là, il se passe quelque chose d’extraordinaire", confie-t-il.
On pourrait parler des herbes de Harry Callahan, du "Tricycle dans la neige" de Ralph Eugene Meatyard, paysage irréel vu de l’intérieur d’une maison, derrière une vitre…
Une exposition à voir comme une leçon de photographie à travers l’œil d’un grand connaisseur.
Howard Greenberg Collection, Fondation Henri Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis, 75014 Paris
Tous les jours sauf lundi, du mardi au dimanche, 13h-18h30, le mercredi jusqu’à 20h30
Tarifs : 6 € / 4 €, gratuit le mercredi de 18h30 à 20h30
Du 16 janvier au 28 avril 2013
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