On a testé pour vous : entrez dans "La Danse" de Matisse avec des lunettes de réalité virtuelle au musée d'Art moderne de Paris
L'art immersif gagne du terrain dans les musées. Cette nouvelle expérience nous plonge dans la danse et la peinture à travers l'histoire d'une célèbre fresque du peintre Henri Matisse.
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Grâce à la réalité virtuelle, vous pouvez vivre une expérience inédite qui accompagne l'exposition consacrée au peintre Henri Matisse et à sa fille Marguerite jusqu'au 25 août prochain au Musée d'Art Moderne de Paris (MAM). À faire de préférence après avoir vu les vraies toiles du maître, mort en 1954, bien avant la mise au point de ces technologies numériques révolutionnaires.
L'installation en elle-même n'a rien de spectaculaire. Dans la salle Aquarium, au sixième niveau du musée, une vingtaine de tabourets pivotants a été disposée sur lesquels reposent d'épaisses lunettes en forme de casque. Un assistant vous équipe et vous aide à faire la mise au point. C'est parti pour un voyage virtuel, dans le temps et dans l'espace, de dix minutes.
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Il commence sur un paquebot, au large de la ville de New York qui scintille au loin. Henri Matisse prend alors la parole, avec la voix du comédien Jean-Pierre Darrousin, étonnamment proche de celle du peintre que l'on connaît par les archives. Pour ne rien divulgâcher, disons seulement que l'expérience permet de découvrir la genèse d'une de ses œuvres les plus connues, La danse, créée à la demande d'Albert Barnes, un richissime collectionneur américain dans les années 1930. Précision utile : il n'est nullement question de Marguerite Matisse dans ce film.
Agnès Molia et Gordon, les deux réalisateurs, nous expliquent que c'est la troisième fois qu'ils créent ensemble ce type d'expérience virtuelle, après Champolion l'Egyptien au Louvre (à Paris et au Louvre-Lens) et La palette de Van Gogh au musée d'Orsay. L'idée a germé il y a un an et demi mais il ne leur a fallu que quatre mois pour produire et finaliser le film. Tous deux adorent la danse et savaient que l'une des fresques de Matisse sur ce thème était exposée au MAM.
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"Il fallait aller vite afin que ce soit prêt pour l'ouverture de l'exposition", explique Gordon. "C'est un système vertueux, ajoute Agnès Molia. Le musée a un truc en plus à proposer et nous, on peut attirer les spectateurs qui viendront voir l'exposition".
Les deux réalisateurs voulaient dévoiler la genèse de l'œuvre mais aussi "la psyché du peintre", dit Gordon, "ses moments de doute voire d'effondrement". Ils se sont plongés dans ses écrits, notamment sa correspondance, pour retracer l'histoire de cette fresque dont il existe trois versions. "Les citations sont vraiment textuelles", assure la réalisatrice.
Une réplique exacte
Ils ont aussi travaillé avec la Fondation Barnes aux Etats-Unis qui leur a fourni les plans de la salle où était exposée la fresque de Matisse à Merion en Pennsylvanie afin qu'ils puissent la reproduire à l'identique. Tous les autres tableaux de maître que l'on découvre en vivant l'expérience (Cezanne, Renoir, Seurat...), à l'exception d'un Picasso, sont accrochés précisément au même endroit dans "la vraie vie".
Cette plongée dans la danse et la peinture revient aussi sur la création d'autres chefs-d’œuvre de Matisse : La Joie de vivre de 1906, La Danse (I) de 1909, La Danse inachevée de 1931 et La Danse de Paris de 1932-1933.
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Les réalisateurs ont d'abord construit "un chemin de fer musical", choisissant notamment des œuvres d'Olivier Messeian, de David Ehnco, de Georges Bizet, de Vivaldi et du groupe électro The Blaze.
Sur cette base, ils ont ensuite travaillé dans un studio spécialisé avec une danseuse et chorégraphe, Sarah Silverblatt-Buser. Elle était habillée d'une combinaison couverte de capteurs qui "tracent" ses mouvements. Cela leur a permis de récupérer un "squelette" sur lequel ils ont pu ajouter et modéliser des silhouettes "à la manière de Matisse". Cela signifie que c'est toujours la même femme qui danse mais qu'ils peuvent modifier ses formes à l'infini, comme le peintre le faisait avec ses fameux papiers découpés.
L'expérience va voyager
Après le Musée d'Art Moderne parisien, l'expérience rejoindra le Hangar Y à Meudon à la Toussaint, haut lieu de la réalité virtuelle. Elle intéresse aussi la Fondation Barnes et le Musée d'Art Moderne de New York, le fameux MOMA qui abrite La Danse I de 1909. "C'est une manière de faire voyager l'art", conclut Gordon.
On ne peut qu'approuver, à condition toutefois que ces expériences viennent en complément des expositions sans se substituer, à terme, aux œuvres bien réelles. Notamment parce que le numérique règle les problèmes de transport et d'assurance, les risques de dégradation et de vol. Il est fondamental que les œuvres continuent à voyager elles-aussi et pas seulement de façon virtuelle.
L'expérience baptisée Danse, danse, danse - Matisse est bluffante. Vous pouvez y aller les yeux fermés !
Réservations sur la billetterie en ligne du Musée d'Art Moderne de Paris au tarif unique de 7€, tous les jours, sauf le lundi, de 10h à 17h15 et le jeudi jusqu’à 20h45.
Déconseillé aux enfants de moins de 10 ans et aux personnes sensibles (vertige, épilepsie, migraines, troubles cardiaques).
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