L'ex-Femen Oksana Shachko montre ses saints à Nevers
Cofondatrice du mouvement des Femen, la jeune ukrainienne exilée en France Oksana Shachko milite désormais avec ses pinceaux. Revenue à ses premières amours, la peinture d'icônes, l'ex-activiste réinterprète les figures religieuses en représentant des saints très peu orthodoxes. Jusqu'au 1er octobre, elle expose ses oeuvres iconiques à la galerie Usanii et à la chapelle Saint-Sylvain de Nevers.
"Mon passé de Femen a totalement influencé mes peintures et mes idées". Réfugiée en France depuis trois ans, Oksana Shachko, 29 ans, a troqué l'activisme seins nus contre la peinture d'icônes. Un art et un savoir-faire ancestral qu'elle exerce depuis l'âge de 5 ans.
A 8 ans, elle intègre une école de peinture spécialisée dans la production d'icônes orthodoxes, normalement réservée aux adultes, et honore ses premières commandes deux ans plus tard, en décorant des églises.
Reportage : Sébastien Kerroux et Tania Gomès
Des seins aux saints
Mais ses études de philosophie lui ouvrent l'esprit et la jeune ukrainienne qui rêvait d'être nonne se mue en pasionaria pour défendre les droits des femmes et la liberté d'expression. Elle devient elle-même une icône en fondant en 2008 le mouvement Femen avec deux autres militantes, Anna Hutsol et Aleksandra Shevchenko. Pendant des années, elle peint des slogans sur ses seins, devenus ses principales armes pour faire passer ses messages.
Aujourd'hui, son militantisme se traduit sous une nouvelle forme. "Je crois toujours en mes convictions" confie-t-elle, "mais j'ai choisi d'autres moyens pour agir, expliquer mes idées, comme ces peintures qui ne sont pas sur mes seins. Ce serait tellement ennuyeux de peindre toute ma vie sur mes seins !"
Si ses icônes sont toujours peintes dans le strict respect de la tradition picturale, elles représentent en revanche des figures religieuses largement revues et corrigées. Sa Vierge à l'enfant porte une burqa, ses saints fument, boivent et affichent parfois leur homosexualité.
Vous l'aurez compris, la jeune artiste réfugiée politique en France n'a pas renoncé à la liberté et à la provocation pour lutter contre les idées sexistes et totalitaires. Depuis juillet dernier, elle expose ses oeuvres à la galerie Usanii de Nevers et vient d'offrir l'un de ses diptyques au centre d'art contemporain de la chapelle Saint-Sylvain, dans la même ville.
Exposition "Who's that girl ?" à Nevers
Galerie Usanii
27 bis rue Saint-Etienne
Chapelle Saint-Sylvain
52 rue Mademoiselle Bourgeois
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