Disqueuse, couronne d'Eugénie et fuite à scooter... Ce que l'on sait du cambriolage au musée du Louvre, où des bijoux d'"une valeur inestimable" ont été volés
Le célèbre musée parisien a annoncé qu'il resterait fermé durant toute la journée dimanche, notamment pour faciliter le travail des enquêteurs. Un "commando de quatre personnes" est recherché.
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Un vol d'envergure dans le musée le plus visité au monde. Le Louvre, qui accueille près de 9 millions de visiteurs chaque année à Paris, a été la cible d'un incroyable cambriolage, dimanche 19 octobre au matin. Il restera fermé toute la journée, notamment pour faciliter le travail des enquêteurs sur place.
Voici ce que l'on sait de cette affaire hors norme et du vol de huit bijoux d'une valeur "patrimoniale inestimable", selon les termes du ministère de la Culture et du ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, interrogé dimanche midi dans l'émission "Questions politiques", sur franceinfo.
Un vol dès l'ouverture du musée à 9h30
La ministre de la Culture, Rachida Dati, a été la première à communiquer, sur le réseau X, dimanche matin, pour annoncer qu'un "braquage [avait] eu lieu à l'ouverture du musée du Louvre". Elle a précisé qu'il n'y avait "pas de blessés à déplorer". Les faits se sont déroulés vers 9h30. Un riverain a signalé la présence d'individus suspects porteurs de casques de moto, en train d'entrer par effraction dans le Louvre, a appris franceinfo de source proche du dossier.
A la mi-journée, après s'être rendu sur les lieux, Laurent Nuñez, nouveau ministre de l'Intérieur, a détaillé le mode opératoire, expliquant que les auteurs avaient pénétré à l'intérieur du musée après avoir "fracturé une fenêtre" de la galerie d'Apollon, située quai François-Mitterrand. Le cambriolage "a duré sept minutes", a ajouté l'ex-préfet de police de Paris, précisant que les ravisseurs s'étaient enfuis "en scooter TMax et [avaient] abandonné la camionnette" sur laquelle se trouvait une nacelle utilisée pour grimper à l'étage et mener ce "braquage". Il s'agit "manifestement d'une équipe chevronnée qui avait fait du repérage", a-t-il souligné.
Selon une source proche du dossier à franceinfo, ce sont bien quatre individus qui sont arrivés sur les lieux, deux à bord d'un camion monte-charge, l'un porteur d'un gilet jaune et l'autre d'un gilet orange, et deux à bord de deux TMax. Ils ont déployé le monte-charge en sécurisant les abords avec des cônes orange puis ont brisé la fenêtre du premier étage avec une disqueuse. Selon le parquet de Paris, ils ont menacé les gardiens, qui ont alors fait évacuer les lieux, et se sont ensuite attaqués à deux vitrines. Le personnel s'est mis en sécurité et a déclenché l'alarme à 9h37. Les malfaiteurs ont pris la fuite une minute plus tard sur les scooters.
Une utilisatrice du réseau X a publié une photo prise dimanche matin depuis le quai François-Mitterrand, sur laquelle des policiers inspectent le monte-charge menant vers la fenêtre où a lieu l'effraction.
Interrogée dans le "13 Heures" de TF1, Rachida Dati a pour sa part évoqué un braquage "sans aucune violence", réalisé "par des professionnels" qui "sont entrés très tranquillement" et se sont emparés de leur butin avant de repartir.
Huit bijoux dérobés dans la galerie d'Apollon, la couronne d'Eugénie retrouvée aux abords du musée
Les voleurs ont dérobé huit bijoux d'une "valeur patrimoniale inestimable", selon les termes du ministère de la Culture et du ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez. La galerie d'Apollon abrite en effet la collection royale de gemmes et les diamants de la couronne. Dans le détail, ont été volés le diadème de la parure des reines Marie-Amélie et Hortense, le collier de la parure de saphirs de ces deux mêmes reines, ainsi que la boucle d'oreille d'une paire de leur parure de saphirs, le collier en émeraudes et la paire de boucles d'oreilles de la parure de Marie-Louise, une broche dite broche reliquaire, le diadème et le grand nœud de corsage (broche) de l'impératrice Eugénie.
Selon le ministère de la Culture, "les alarmes respectivement situées sur la fenêtre extérieure" de la galerie ainsi que sur les "deux vitrines concernées" se sont déclenchées. Les "cinq agents du musée" présents en salle et dans les espaces adjacents ont "immédiatement" pris contact avec les forces de l'ordre et mis en sécurité les visiteurs, ajoute le ministère.
Un bijou a été retrouvé endommagé aux abords du musée. Il s'agit de la couronne de l'impératrice Eugénie. Cette couronne de l'épouse de Napoléon III, typique des représentations de couronnes impériales, est notamment composée de 1 354 diamants et 56 émeraudes, selon le descriptif mis en ligne par le Louvre. Le parquet de Paris indique qu'un deuxième bijou, dont la nature n'a pas été précisée, a été retrouvé dans la salle où a eu lieu l'effraction.
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"Par mesure de sécurité et pour préserver les traces et indices pour l'enquête", la direction du musée et la préfecture ont décidé "de fermer l'établissement" dimanche, a également annoncé Laurent Nuñez, qui assure que "l'évacuation du public s'est faite sans incident".
Une enquête ouverte pour "vol en bande organisée", tous les moyens mis en œuvre pour retrouver les voleurs
La Brigade de répression du banditisme (BRB) a été saisie de l'affaire, avec le soutien de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC). Une enquête a été ouverte "pour établir les circonstances exactes dans lesquelles les faits se sont déroulés et parvenir à identifier les auteurs du vol", a expliqué l'entourage du ministre de l'Intérieur à France Télévisions, assurant que "tous les moyens sont d'ores et déjà mis en œuvre pour retrouver le butin" et les auteurs du braquage.
Le parquet de Paris a annoncé quelques minutes plus tard l'ouverture d'une enquête pour "vol en bande organisée" et "association de malfaiteurs criminelle". Pour l'instant, les effectifs de police ont retrouvé sur place deux disqueuses, un chalumeau, de l'essence, des gants, un talkie-walkie et une couverture, a appris franceinfo de source proche du dossier. Un gilet jaune a également été perdu par les suspects au niveau du pont de Sully, à environ deux kilomètres au sud-est du musée.
Un "commando de quatre personnes" est recherché, a confirmé sur BFMTV la procureure de Paris, Laure Beccuau. "Ce sont eux qui ont amené la nacelle au pied de la fenêtre, avant de forcer" la vitre, a souligné la magistrate, précisant que les enquêteurs "ont des images de vidéoprotection du musée" et de la Ville de Paris. Pointant une organisation millimétrée des cambrioleurs, Laure Beccuau affirme qu'aucune hypothèse n'est écartée à ce stade sur leur profil, y compris celle du narcotrafic. "Qui est derrière ça ? Tout est possible", a-t-elle lancé, ajoutant que les suspects ont tenté, sans succès, d'incendier le camion-nacelle.
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