Le surréalisme de la plasticienne allemande Rebecca Horn à l'honneur au Centre Pompidou-Metz
L'antenne messine du Centre Pompidou rend hommage à l'univers singulier de cette artiste plastique allemande fortement inspirée, entre autres, par le surréalisme de Salvador Dali.
Une monographie "Théâtre des métamorphoses", dédiée à Rebecca Horn, explore les processus de création de la plasticienne allemande contemporaine dans un dialogue inédit avec des oeuvres d'artistes qui l'ont inspirée, au Centre Pompidou-Metz jusqu'en janvier 2020.
La première rencontre du visiteur avec l'artiste, aujourd'hui âgée de 75 ans, est une vidéo sur laquelle on la voit, visage pâle et yeux bleu clair perçants, couper ses cheveux roux avec deux grosses paires de ciseaux, d'un air déterminé. L'immersion dans son univers emprunte un cheminement thématique, avec six sections. La première, Corps carcan-cocon, s'ouvre par une installation de quatre portes à la peinture écaillée, avec des fentes, qu'une tige en métal acérée transperce d'un geste léger.
Une artiste torturée
En convalescence plusieurs mois dans un sanatorium après une intoxication pulmonaire due aux matériaux toxiques employés pour faire des moulages de son corps, elle utilise le dessin comme échappatoire à sa défaillance physique et à sa solitude. "Son corps meurtri devient sa matière première et pour renouer le dialogue avec lui, elle imagine tout un tas de prothèses", ajoute-t-elle. Les prothèses deviennent des masques de plumes, qui "sont remplacés à la fin des années 1970 par des machines dotées d'âme, qui ont des mouvements irrationnels", décrit Mme Müller.
Influence du surréalisme
Dans chacune des six sections, les oeuvres de la plasticienne interagissent avec celles d'artistes qu'elle admirait comme Antonin Artaud, Man Ray, Salvador Dali, Max Ernst, Meret Oppenheim ou Constantin Brâncusi, dont l'univers tragico-comique l'a beaucoup inspirée. Influencée par le surréalisme et le dadaïsme, elle affirme sa filiation dans ces objets, dessins et autres installations, sans pour autant se réclamer de ces deux courants. "Elle a été reconnue très tôt par ses pairs, mais c'est une personnalité tellement libre qu'elle refuse d'appartenir à un mouvement ou un courant stylistiques définis", résume-t-elle.
La monographie dédiée à Rebecca Horn s'achève par Concert for Buchenwald (1999), "une oeuvre forte qui révèle sa conscience humaniste et politique", selon Mme Lavigne. D'un côté, un cliché d'instruments de musique empilés sur une voie de chemin de fer désaffectée, de l'autre, des paniers en paille suspendus par des tiges en métal, au sol les débris d'un miroir brisé, avec en fond sonore le bourdonnement d'abeilles qui semblent désorientées.
"A partir des années 1990, elle s'intéresse aux questions sociétales, aux questionnements historiques et aborde avec cette installation les réfugiés, la violence du déracinement, les guerres en Yougoslavie", précise Alexandra Müller. "On a souhaité montrer tout le processus depuis ses tout premiers dessins, proches du corps, jusqu'à ses performances qui vont vers le corps collectif. On passe d'un travail presque autobiographique à un travail d'une histoire collective", renchérit Emma Lavigne. Une seconde exposition, dédiée à Rebecca Horn, qui vit à Bad König (Allemagne) où sont installés sa fondation et un espace d'exposition, est organisée par le musée Tinguely à Bâle (Suisse).
"Théâtre des métamorphoses" au Centre Pompidou-Metz jusqu'au 13 janvier 2020.
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