La collection Chtchoukine réunie à Paris, une exposition événement
L’exposition "Icônes de l’Art Moderne, la collection Chtchoukine" ouvre ses portes au public samedi 22 octobre à la Fondation Vuitton, à Paris. Franceinfo l'a découverte en avant-première.
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L’exposition "Icônes de l’Art Moderne, la collection Chtchoukine" ouvre ses portes au public samedi 22 octobre à la Fondation Vuitton à Paris. Picasso, Matisse, Gauguin, Monet sont quelques-uns des artistes qui composent cette collection, réunie pour la première fois depuis 1948, date à laquelle elle avait été partagée entre le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg et le musée Pouchkine à Moscou.
Tout commence par deux Degas et un Manet
Tout commence par des pastels. Sergueï Chtchoukine, un industriel russe, a commencé sa collection d’art moderne en 1896 en achetant à Paris deux pastels d’Edgard Degas et un d’Édouard Manet. Et jusqu’à la révolution russe de 1917, il a acquis 278 œuvres auprès de ceux qui sont aujourd’hui les peintres les plus cotés au monde, mais qui à l’époque étaient souvent peu connus ou peu appréciés. "C’est la première collection d’art moderne au monde avec celle qui a été créée à Paris par les Stein. Il y a environ 120 œuvres, essentielles à la compréhension de l’histoire de la peinture. Et elles sont ici", souligne Anne Baldassari, commissaire de l’exposition.
127 des 278 œuvres de la collection exposées à Paris
Cette extraordinaire collection, qui compte notamment 13 Monet, 38 Matisse et 50 Picasso, a été nationalisée par Lénine en 1918. Et partagées en 1948, sur décret de Staline, entre les musées de l’Ermitage et Pouchkine, où elle est restée dans les réserves pendant de nombreuses années.
À Paris, on peut admirer 127 des 278 œuvres acquises par Chtchoukine dont 8 Monet, 8 Cézanne, 12 Gauguin essentiellement de la période tahitienne, 29 Picasso dont beaucoup de toiles cubistes, et 22 Matisse, à qui une salle entière est consacrée. Avec parmi les œuvres les plus fascinantes, "La Desserte", la première grande commande faite par Chtchoukine à Matisse en 1908.
L'aboutissement d'un vieux rêve
Il a fallu beaucoup de persévérance à André-Marc Delocque-Fourcaud, le petit-fils de Sergeï Chtchoukine, qui est à l’initiative de ce projet d’exposition, pour obtenir l’accord des musées, peu enclins à travailler ensemble, mais aussi celui des gouvernements des deux pays. Il vit à Paris où son grand père s’est installé après la révolution russe. "Cela fait 25 ans que ma mère avait écrit au président de la Russie pour parler de Chtchoukine qui était complètement oublié. Cela fait quatre ans et demi que le directeur du musée de l’Ermitage a dit : 'Allons-y'. Et j’ai vu comme un miracle s’accomplir", raconte-t-il aujourd'hui.
35 convois entre Moscou, Saint-Pétersbourg et Paris
Déplacer une telle collection coûte très cher. C’est peut-être aussi pour ça qu’elle a échappé aux grands musées nationaux. Le feu vert des responsables russes a été donné moyennant d’importantes garanties et contres-parties. "Il y a eu 35 convois organisés entre Moscou, Saint-Pétersbourg et Paris. Des tableaux n’étaient pas transportables. Nous les avons restaurés (avant le départ). Ils sont protégés par des verres quasi invisibles", explique Jean-Paul Claverie, conseiller de Bernard Arnaud, le président de la fondation Louis Vuitton. Des œuvres qui font en outre l’objet d’une surveillance renforcée.
Une exposition dont on ressort étourdi, ébloui par une telle concentration de chefs-d’œuvre présentés dans ce formidable écrin qu’est le bâtiment de l’architecte américain Franck Ghéry.
"Icônes de l’Art Moderne, la collection Chtchoukine", une exposition à voir à Paris, à la Fondation Vuitton, jusqu’au 20 février 2017.
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