Eymeric François sculpte ses robes avec des épingles : 51 créations piquantes à découvrir à la manufacture Bohin
Le couturier est accompagné par la dernière manufacture française d’aiguilles, fondée en 1833, pour la réalisation de ses créations piquetées de centaines de milliers d’épingles qui se font broderies, bijoux, dentelles ou volants.
En 2014 déjà, la manufacture Bohin France ouvrait ses ateliers de fabrication au public avec une robe d'Eymeric François piquée de 100.000 épingles.
Depuis le 27 juillet, 51 autres robes du couturier sont venues rejoindre ce modèle le temps d'une exposition. "Eymeric Francois. Couturier d’épingles" retrace le parcours créatif du styliste depuis le croquis jusqu’au défilé. La visite commence dans l’atelier, à la table de dessin, puis à la préparation du patron et des toiles jusqu'aux essayages… Le parcours se poursuit avec le choix du décor, de la musique, de la chorégraphie et de l’ordre de passage des robes pour le futur défilé. Un moyen de vivre l’expérience de la haute couture réservée d’habitude à des privilégiés !
franceinfo Culture : pouvez-vous me raconter l’histoire de votre première robe piquée d’épingles ?
Eymeric François : j’ai imaginé mon premier modèle en épingles pour ma robe de fin d’études à l’Ecole Duperré. Mes professeurs étaient alors le créateur Pierre Hardy et la désigner textile Frédérique Morrel. Ils m’ont poussé à développer cette idée plus loin... et ces petites épingles n’ont plus jamais quittés ma route.
En 2000, votre collection "Jeux d’épingles" est entièrement réalisée avec ce matériau. Pourquoi ?
Après avoir remporté un prix LVMH lors du Festival international des créateurs de mode de Dinard - devenu aujourd'hui le Festival de Dinan - , je me suis souvenu des échanges avec les membres du jury, les professionnels et notamment Monsieur Paco Rabanne, qui m’a félicité d’avoir su dompter le métal à ma façon. C’est tout naturellement que j’ai développé cette identité qui m’était propre, et qui me différenciait immédiatement des autres collections proposées par les créateurs.
Quelles sont les difficultés à travailler avec des épingles ?
La principale difficulté est tout d’abord l’aspect piquant ! C’est pour cela que nous gardons nos broderies faites de vraies épingles uniquement pour les défilés. J'ai développé - au fur à mesure des années - des broderies de baguettes métalliques, très fines, qui imitent le métal pour les modèles de mes clientes.
L’épingle est-elle un fil rouge que l’on retrouve dans toutes vos collections ?
L’épingle est le premier des codes de ma maison de mode mais ce n'est plus le seul aujourd’hui. Elle est présente de façon régulière sans aucun systématisme. Je ne veux pas qu’on prenne l’habitude d’attendre "la robe en épingles" dans chaque collection. Je préfère créer une nouvelle pièce quand il me semble avoir une nouvelle idée que je n’ai pas encore explorée avec ce matériau.
De quand datent ces 51 robes exposées ? En avez-vous réalisé de nouvelles pour l’exposition ?
Les cinquante et une robes de l’exposition "Eymeric Francois - Couturier d’épingles" sont toutes issues de mes collections couture. Elles retracent un parcours parmi 29 collections et 19 années de créations.
C’est la première fois que nous proposons plus de 18 pièces en épingles, dont certaines n’ont pas été présentées au public depuis 2001. La pièce la plus emblématique est une grande toge drapée dont la broderie d’épingles en acier dessine une vue de Paris. Elle est issue de la Collection "Sous le Ciel de Paris" présentée en janvier 2002.
Créateur, costumier, directeur de la Serbia Fashion Week
C’est auprès de Thierry Mugler et de Christian Lacroix qu’Eymeric François a été formé. En 2000, il ouvre sa maison et présente sa première collection couture "Jeux d’épingles". Trois ans plus tard, il est membre invité de la Chambre syndicale de la haute couture parisienne et reçoit le prix Talent de l’audace du Sommet du luxe et de la création. En 2013, il devient directeur de la Serbia Fashion Week puis vice-président en 2017. Il propose ses créations à Paris comme dans le monde entier : Serbie, Malte, Japon, Thaïlande, Liban… Il réalise, par ailleurs, des costumes pour la scène comme en 2019 pour La cage aux Folles mis en scène par Jean-Luc Revol. En 2017, pour l’opération Les sapins de Noël des créateurs, il réalise un sapin métallique en épingles de laiton.
Exposition "Eymeric Francois. Couturier d’épingles" du 27 juillet au 2 novembre 2019. Manufacture Bohin. 1, Le Bourg. 61300 Saint-Sulpice-sur-Risle.
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