Bernadette Lafont, égérie de la Nouvelle Vague, est décédée
L'actrice française est décédée jeudi au CHU de Nîmes, après avoir été victime d'un malaise lundi dernier. Figure de proue de la Nouvelle Vague, Bernadette Lafont s'éteint après plus de 50 ans de carrière, durant laquelle elle aura joué dans plus d'une centaine de films. Les spectateurs se souviendront longtemps de son visage, sa voix grave et des personnages qu'elle a incarnés pour les plus grands réalisateurs français.
Avec les 56 ans de carrière de Bernadette Lafont, le cinéma français a perdu une actrice qui incarnait à elle seule un demi-siècle de septième art.
Victime d'un malaise lundi 23 juillet alors qu'elle se trouvait au centre hélio-marin du Grau-du-Roi (Gard), elle a été transportée au CHU de Nîmes, dans sa ville natale. C'est là qu'elle est décédée ce jeudi.
Egérie de la nouvelle vague
Née en 1938, Bernadette Lafont est très tôt attirée par le monde du cinéma : à 17 ans elle assiste, émerveillée, au tournage du film de Robert Hossein, Les Salauds vont en enfer, qui confirme ses envies de devenir actrice. Elle s'inscrit à l'Opéra de Nîmes, où elle rencontre son premier mari, l'acteur Gérard Blain, qu'elle épouse à l'âge de 18 ans.
Le couple va s'installer à Paris, où la jeune Bernadette rencontre les jeunes réalisateurs de la Nouvelle Vague. La grande brune à la voix grave va très vite devenir une des figures majeures du mouvement.
En 1957, François Truffaut lui offre son premier rôle dans le court-métrage Les Mistons . La même année, elle incarne Marie dans le film de Claude Chabrol, Le Beau Serge , et va retrouver le réalisateur à de multiples reprises, tout au long de sa carrière (A double tour en 1959, Les Bonnes Femmes en 1960, Inspecteur Lavardin en 1986...).
En 1969, Nelly Kaplan lui offre l'un de ses plus grands rôles dans La Fiancée du pirate .
Elle signe une autre grande performance en 1973, avec le personnage de Marie dans La Maman et la Putain , de Jean-Eustache. Jolie comédienne, malicieuse, au tempérament bien trempé, Bernadette Lafont savait jouer de sa voix acidulée, ironique, joyeuse. Anticonformiste, elle incarnait la liberté et la féminité.
Elle était également une actrice engagée : elle a fait partie des "343 salopes " signataires du Manifeste paru dans le Nouvel Observateur du 5 avril 1971 et dans lequel des femmes reconnaissaient publiquement s'être fait avorter.
Plus de 180 films et séries
Les années 80 et le début des années 90 sont les années Mocky, avec quatre collaborations entre l'actrice et le réalisateur : Le Pactole (1985), Les Saisons du plaisir (1988), Une nuit à l'Assemblée Nationale (1988) et Ville à vendre (1992). Mocky a d'ailleurs qui a rendu jeudi un hommage à "la fille de la Nouvelle Vague " sur France Info :
Plus récemment, on l'avait vue dans des comédies à succès, aux côtés d'Alain Chabat et de Charlotte Gainsbourg dans Prête-moi ta main (2006) et dans La Première Etoile (2008), de Lucien Jean-Baptiste.
Le site Allo Ciné rappelle que l'actrice a joué dans plus de 180 films et séries, et a reçu deux César :
En 1986, elle est récompensée par le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa performance dans L'Effrontée , aux côtés de la jeune Charlotte Gainsbourg .En 2003, le monde du cinéma français lui rend hommage en lui décernant un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Bernadette Lafont a également mené une carrière sur les planches, avec quelques grandes pièces comme en 1984 avec Désiré de Sacha Guitry, mis en scène par Jean-Claude Brialy. En 2013, elle se produisait encore à l'Opéra-Comique dans la pièce de Reynaldo Hahn, Ciboulette , mise en scène par Michel Fau.
Paulette , son dernier succès
Pour sa dernière apparition au cinéma, elle a incarné Paulette dans la comédie éponyme de Jérôme Enrico. Dans ce film inspiré d'une histoire vraie, elle incarnait une vieille dame qui se décidait à vendre de la drogue pour payer ses factures. Le film avait attiré près d'un million de spectateurs dans les salles.
On aura l'occasion de la voir de nouveau sur grand écran, puisqu'elle a joué dans le film Les vacances du Petit Nicolas de Laurent Tirard, en salles en 2014.
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