"Back Side / Dos à la mode" : vues de dos, les femmes se font sensuelles, délivrent un message, au musée Bourdelle
"Anatomiquement, le corps n'est pas fait pour mettre ses bras dans son dos. C'est anti naturel, la fermeture dans le dos", souligne Alexandre Samson, le commissaire de l'exposition "Back Side / Dos à la mode".
L'exposition Back Side / Dos à la mode explore le rapport de la mode au dos, cette partie du corps qu'on contrôle le moins. De la contrainte d'une fermeture à la sensualité d'un dos dénudé, d'une traîne de cour à la charge d'un sac à dos, l'exposition propose jusqu'au 17 novembre 2019 une centaine de silhouettes du XVIIIe siècle à nos jours qui dialoguent avec les sculptures du musée Bourdelle.
"Le dos, c'est la seule partie de nous-mêmes que nous ne voyons pas et que les autres voient mieux que nous. Jouer avec le dos c'est jouer avec une forme de fragilité, d'impuissance et l'être humain déteste l'impuissance", souligne le commissaire de l'exposition Alexandre Samson.
Le dos contraint par un laçage
La traîne apparaît au XIIIe siècle pour que les riches en allongeant l'arrière de leur vêtement protègent leur dos. Lors de son couronnement, Catherine II de Russie a une traîne de 14 mètres de long portée par 12 valets, un record absolu. A la fin du XVe siècle, le laçage apparaît au dos des femmes quelle que soit leur condition - les paysannes qui n'ont pas de femme de chambre se font aider par un frère, père ou mari. Au XVIIIe siècle apparaissent les agrafes, les corsets au XIXe se ferment sur le devant mais se lacent sur le dos... Des créateurs vont érotiser l'idée de la soumission comme John Galliano avec une robe fourreau fermée par 51 boutons.
Les hommes ne sont asservis de cette manière que dans les prisons et les hôpitaux psychiatriques. A une seule exception. "A Paris dans les années 1830-40 à Ménilmontant, les hommes revêtaient des gilets d'égalité fermés dans le dos pour qu'un frère vienne vous aider en symbole de fraternité universelle. Sauf que pour les femmes, c'est leur quotidien", souligne Alexandre Samson.
Le dos nu de Mireille Darc qui hypnotise Pierre Richard
Le décolleté apparaît au XXe siècle quand Paul Poiret débarrasse les femmes du corset mais reste dans un premier temps l'apanage des prostituées. Jusqu'à ce que Rita de Acosta Lydig - une des femmes les plus en vue de la haute société américaine - ne montre pendant l'entracte le dos dénudé d'une "simple robe noire", depuis sa loge au Metropolitain Opera de New York. Giacomo Puccini, qui présente la première de La Fanciulla del West, vient passer le reste de la soirée au fond de la loge privée de Rita...
En 1972, l'actrice française Mireille Darc qui n'apparaît que pendant 8 minutes dans Le Grand Blond avec une chaussure noire avec Pierre Richard commande à Guy Laroche une robe "pour marquer les esprits" qu'on retrouve dans le parcours ainsi que la scène mythique du film. "Elle a assez peu de poitrine, alors on décide de décolleter le dos. Au fur et à mesure il baisse la ligne, jusqu'à l'indécence, heureusement il y a une chaînette qui retient l'encolure. L'anecdote veut que personne n'en a parlé à Pierre Richard qui était complètement estomaqué", raconte le commissaire de l'exposition.
Le dos à messages de Melania Trump qui fait scandale
Le dos est paradoxalement absent des photos des défilés que plusieurs plateformes spécialisées publient désormais en instantané. Dans un couloir du musée Bourdelle, on retrouve les défilés de la Paris Fashion Week : 3 607 looks, aucun profil et aucun dos.
Pourtant le message porté sur le dos peut être fort. "I really don't care, do you?" (Je m'en fiche, et vous ?) : avec cette estampille au dos de sa parka Zara, la première dame américaine Melania Trump a fait scandale en juin 2018 alors qu'elle se rendait dans un camp d'enfants sans papiers à la frontière mexicaine.
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