"Albert Camus citoyen du monde", expo du centenaire à Aix-en-Provence
Albert Camus aurait eu cent ans en novembre 2013. Le centre Albert-Camus d'Aix-en-Provence organise à cette occasion du 5 octobre 2013 au 5 janvier 2014 une exposition consacrée à l'écrivain philosophe disparu le 4 janvier 1960 dans un accident de voiture. Sa pensée a marqué tout le débat intellectuel depuis la fin des années 40 et suscite toujours autant de passions parfois polémiques.
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Romancier, dramaturge, philosophe, Albert Camus (1913-1960) avait suivi divers chemins pour bâtir une oeuvre marquée par l'interrogation de la place de l'homme dans le monde, absurde destinée individuelle et collective, noyée dans les conséquences d'actes qui lui échappent. Ancien communiste mais adversaire résolu de tout totalitarisme (sa dénonciation du système soviétique lui vaudra la rupture avec Sartre), Camus occupe une place bien à part dans l'histoire de la pensée du XXe siècle et a influencé de nombreux penseurs contemporains.
Reportage : JL Boudart, V. Bour, JP Boisseau
Quelque 200 documents, lettres, photos, manuscrits et articles de presse, ont été prêtés par le fonds Albert Camus à la Cité du livre d'Aix-en-Provence pour cette exposition, présentée dans le cadre de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture. "Nous proposons au public un parcours qui permette de comprendre comment Camus habite le monde", expliquent en préambule les commissaires scientifiques : "Souligner son lien avec la nature, son souci du temps présent et de l'avenir, sa générosité envers les autres, son refus des frontières, son sens aigu d'une fraternité universelle".
"Immersion sensorielle"
L'exposition que lui consacre l'équipe du centre Albert-Camus emprunte tous les moyens à sa disposition pour évoquer l'auteur de "L'étranger" de la "Chute", du "Mythe de Sysiphe" ou du "Premier homme". Pour "donner à sentir" l'auteur Camus, un scénographe a mis en scène chaque étape du parcours, faisant valser sur des écrans géants des lettres et des mots, puis des phrases tirées des oeuvres. J'ai conçu une immersion dans la pensée de Camus à travers ses mots, une immersion sensorielle, pas uniquement intellectuelle" pour "entrer dans la matière comme lorsque Camus décrit le soleil, la mer, le sable...", résume le scénographe Yacine Aït Kaci.
Un parcours ni chronologique ni linéaire au long duquel les mots se superposent à la voix de l'acteur Francis Huster qui lit les textes. Plusieurs manifestations ont par ailleurs été organisées autour de l'exposition, qui se tient jusqu'au 4 janvier 2014, date anniversaire de la mort accidentelle de Camus en 1960: projections de films de fiction et de documentaires, soirée anniversaire, le 7 novembre, dans le cadre de l'émission "La grande Librairie", tables rondes avec des philosophes, historiens, artistes...
Accouchement dans la douleur
Prévue depuis 2009, la première exposition hommage, "Camus l'homme révolté", avait connu plusieurs rebondissements. Un premier projet, confié à l'historien spécialiste de la guerre d'Algérie Benjamin Stora, avait été brutalement annulé en mai 2012. A la suite de l'éviction de Benjamin Stora, la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, avait annoncé que son ministère ne financerait pas l'exposition Le philosophe Michel Onfray, désigné pour prendre la relève, avait à son tour jeté l'éponge à la mi-septembre. 2012.
Interrogée par l'AFP lors de la présentation de l'exposition à la presse, Maryse Joissains, maire (UMP) d'Aix-en-Provence qui a financé la totalité de l'exposition (400.000 euros), a répété "ne pas être à l'origine de la polémique" et assuré n'avoir eu "aucune pression" d'associations de pied-noirs pour écarter M. Stora du commissariat de l'exposition.
Dans un livre paru en septembre, l'historien est revenu sur cette polémique, stigmatisant "la tentative de récupération idéologique dont fait l'objet Albert Camus, symbole des plaies toujours à vif de la mémoire de la guerre d'Algérie". "Je ne l'ai pas lu", a affirmé Mme Joissains, pour laquelle le choix des cinq scientifiques pour mener a bien l'exposition a eu le mérite de mettre fin à une guerre des ego. "Dans cette exposition, Camus parle de Camus", alors que, selon elle, MM. Stora et Onfray "auraient parlé de Camus et d'eux à travers Camus".
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