À Évreux en Normandie, une exposition envoûtante sur l'histoire de la sorcellerie
Le musée d'Art, Histoire et Archéologie d'Évreux propose une exposition gratuite sur l'histoire de la sorcellerie, de l'Antiquité à nos jours. L'occasion de revenir sur la période de la chasse aux sorcières, entre le 15e et le 17e siècle. Une période aujourd'hui considérée comme celle du plus grand féminicide de l'Histoire.
Jusqu'au 19 février 2023, une exposition consacrée à la sorcellerie est proposée gratuitement au public au musée d'Art, Histoire et Archéologie d'Évreux. Près d'une centaine d'œuvres, des livres, des gravures et des peintures racontent l'histoire des rites païens à travers le temps. La conservatrice du musée Camille Gross qui a travaillé pendant près de deux ans à l'élaboration de l'événement, a bénéficié d'une centaine de prêts par plus de quarante établissements culturels.
De l'Antiquité jusqu'à nos jours, Histoire(s) de la sorcellerie décrit l'évolution de la figure de la sorcière. Au 15e siècle apparaissent les premiers tableaux représentant des sorcières. Parmi eux, ceux de l'artiste flamand David Téniers, qui en fait sa spécialité. "Sur ce tableau, on a une sorcière âgée qui est en train de préparer un onguent et d'appliquer cette crème sur le corps dénudée d'une jeune sorcière. Celle-ci est prête à enfourcher son balai et à remonter par le conduit de la cheminée pour s'envoler", détaille Camille Gross.
La chasse aux sorcières, plus grand féminicide de l'Histoire
Une partie de l’exposition est consacrée à la période de la chasse aux sorcières, considérée comme le plus grand féminicide de l’Histoire. En 200 ans, près de 100 000 personnes sont accusées de sorcellerie. 80 % d’entre elles sont des femmes. Au total, plus de 50 000 périront exécutées, à l'instar de Jeanne d’Arc, brûlée pour hérésie. Elle est l’une des premières à monter sur le bûcher en 1433. "La sorcellerie était considérée comme un crime de lèse-majesté, on s'attaquait directement au roi en pratiquant la sorcellerie donc on encourait la peine capitale, à savoir la mort par le bûcher", raconte Camille Gross.
Les sorcières étaient traquées par le pouvoir, l'Église mais aussi par la population. Et pour légitimer cette purge, des traités de démonologie étaient publiés afin de repérer les marques de sorcellerie. "Les démonologues décrivaient toute une série de signes, notamment la fameuse marque du diable qui pouvait être une tache de naissance, une cicatrice. C'était la preuve de la possession de ces personnes", explique-t-elle. Une infamie devenue fierté au XXe siècle : les mouvements féministes se sont en effet réapproprié l'image de la sorcière en faisant une figure de lutte.
"Histoire(s) de la sorcellerie" au Musée d’art, Histoire et Archéologie d’Évreux jusqu’au 19 février 2023. Entrée gratuite.
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