Coupe du monde de football : l’héroïne nationale qui snobe l’Algérie, un Français à la tête de la sélection… 3 choses à savoir sur le Maroc, adversaire des Bleues en 8es
Pour leur premier Mondial, les Lionnes de l'Atlas se sont extirpées d'un groupe relevé pour se donner la chance d'affronter les Bleues en huitièmes de finale, mardi.
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Peu de gens auraient misé sur cette affiche. Le Maroc se dresse face aux Bleues, mardi 8 août, en huitièmes de finale de la Coupe du monde à Adélaïde. À l'occasion de leur première participation dans cette compétition, les Lionnes de l'Atlas se sont sorties d'un groupe corsé, en battant la Corée du Sud (1-0) et la Colombie (1-0) pour barrer la route à l'Allemagne, vice-championne d'Europe en titre.
Une performance majuscule pour la 72e nation mondiale, deuxième rang le plus bas parmi les 32 nations qualifiées (derrière la 77e place de la Zambie). "La probabilité était très faible, on était les premières surprises, a d'ailleurs commenté l'attaquante française Eugénie Le Sommer en conférence de presse, une fois l'affiche connue. Le Maroc est inférieur sur le papier mais quand on voit qui elles ont sorti et où elles en sont, c'est que cette équipe a des qualités".
Reynald Pedros dans la fosse aux Lionnes
A la tête de cette sélection, on retrouve un visage bien connu du football français : Reynald Pedros. Double vainqueur de la Ligue des champions avec la section féminine de l'Olympique lyonnais, le Français a été approché par la Fédération marocaine (FRMF) en novembre 2020 pour prendre en main les Lionnes de l'Atlas. Un nom énorme pour ce qui n'était alors qu'un petit pays du football mondial. "Ils voulaient un entraîneur qui avait gagné la C1. J'ai rencontré le président qui m'a dit : 'nous on va professionnaliser notre foot féminin et l'objectif c'est d'aller à la Coupe du monde, tu as carte blanche.' Je pouvais lui dire tout ce dont j'avais besoin", a relaté le tacticien de 51 ans en mars dernier pour Canal+.
La venue de Reynald Pedros était la dernière pierre dans un processus enclenché en 2019 par la FRFM, sous l'impulsion du roi Mohamed VI, pour faire passer le cap du professionnalisme aux Marocaines. "Le projet consiste d’abord à créer des filières sport-études au pays pour attirer les jeunes à fort potentiel et les former. Le but, c’est de faire en sorte que toutes progressent dans le championnat local professionnel et qu’on puisse avoir un choix plus large au niveau de la sélection. Après, il y a la partie équipe nationale dont les objectifs sont d’être régulièrement aux grandes compétitions", a résumé l'ex-international tricolore pour So Foot en début de Mondial.
Une vague nouvelle de binationales en sélection
Dans la continuité de cette nomination, l'accent a été mis sur le recrutement de nombreuses joueuses évoluant en Europe pour renforcer les rangs d'une sélection, dont la majorité des éléments évoluaient au pays, généralement à l'AS Far comme la capitaine Ghizlane Chebbak. "C’était avant tout le vœu du roi et du président de la Fédération. On a eu beaucoup plus de moyens et de facilité à faire venir les binationales, a justement expliqué Reynald Pedros. Il y en avait déjà quelques-unes, mais quand on est arrivé, on a fait un travail avec le staff et les scouts pour savoir qui d'autre était éligible en équipe nationale."
Lors du rassemblement de juin 2021, pas moins de 17 joueuses sur 23 présentes disposaient ainsi d'une double nationalité, souvent franco-marocaine, mais pas uniquement, à l'image de la latérale Rkia Mazrouai. "J'ai reçu une invitation pour participer à l'entraînement de l'équipe des moins de 20 ans, racontait ainsi au Guardian cette Néerlandaise de naissance. L'atmosphère était incroyable et n'avait rien à voir avec les Pays-Bas. J'adore jouer pour le Maroc, car mes parents et mes grands-parents sont fiers de moi."
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Buteuse héroïque face à la Colombie pour offrir la qualification au deuxième tour, la milieu Anissa Lahmari est l'une des dernières à avoir rejoint les Lionnes de l'Atlas. Passée par les équipes de France de jeunes, la joueuse formée au PSG avait opté pour l'Algérie en février 2023. "Une grande fierté", selon les dires de l'actuelle Guingampaise à Ouest-France. Reste qu'elle a finalement cédé aux sirènes du Maroc, quatre mois plus tard, lorsque le sélectionneur l'a incorporée dans sa pré-liste pour le Mondial. Elle demeurait éligible car sa seule rencontre internationale jouée avec les Fennecs n'était pas reconnue par la Fifa.
Une ferveur jamais vue côté supporters
La sélection féminine du pays du couchant bénéficie d'une cote de popularité récente. Outre la professionnalisation, les Marocaines surfent toujours sur la vague de la dernière Coupe d'Afrique organisée l'été dernier à domicile. "Quarts, demies, finale… C'était le feu absolu, deux heures avant, le stade était plein", a rappelé pour Canal+ Reynald Pedros, selon qui "beaucoup de gens ont découvert le foot féminin marocain à travers cette CAN" - la première depuis 22 ans pour le Maroc. Au fil de la compétition, le record d'affluence pour la compétition a été battu, dépassant même les 50 000 personnes à Rabat pour la finale perdue contre l'Afrique du Sud (2-1).
Qualifiées pour la Coupe du monde à la faveur de leur place dans le dernier carré, les Lionnes de l'Atlas sont désormais suivies à la télévision nationale et même sur place en Australie. "Quand on est allées jouer à Melbourne, il y avait beaucoup de supporters. À l’aéroport d'Adelaïde, il y en avait encore beaucoup qui nous attendaient. Il y en a partout, des Marocains qui aiment le sport, qui aiment le foot, qui supportent leur équipe féminine", s'est réjoui le coach dans les colonnes de So Foot. Reste désormais à savoir si les fans français parviendront à rivaliser au Hindmarsh Stadium, mardi.
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