Bac : une écolière décroche le diplome à 9 ans grâce à une méthode contestée

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Article rédigé par franceinfo - D. Lachaud, M. Perrier, M. Male, A. Bernaudeau, P. Brame. Édité par l'agence 6Médias
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À 9 ans, une jeune écolière a décroché son bac cet été et est ainsi devenue la plus jeune bachelière de l'histoire en France. Derrière cette réussite se cache un organisme contesté.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

À l'âge où les écoliers se frottent aux divisions et à l'orthographe, l'une d'entre eux les a pris de vitesse. En juin, une petite fille de seulement 9 ans, dont l'identité reste inconnue, a décroché son bac en candidate libre, du jamais vu en France. Pour s'y préparer, elle a été accompagnée par Hugo Sbaï, lui-même bachelier à 12 ans et qui en garde un bon souvenir. "Franchement, c'était bien. Je voyais que tout le monde était beaucoup plus vieux que moi. J'étais fier. Après, je suis passé à la suite", a-t-il partagé.

De son expérience, le jeune homme, avocat de 25 ans, a développé une méthode d'enseignement accéléré avec un institut de formation professionnelle. Sur leur site, une promesse : obtenir le bac le plus tôt possible en supprimant les redondances dans les programmes scolaires et en introduisant plus vite certaines notions. "On sous-estime les enfants et on considère qu'ils ne sont pas en mesure de le comprendre", explique Hugo Sbaï. Aujourd'hui, le projet, financé par des mécènes, reste expérimental. Seuls trois élèves âgés de 6 à 10 ans sont actuellement suivis gratuitement par les tuteurs de l'Institut. 

Une méthode contestée

Une méthode qui fait tiquer un professeur en sciences de l'éducation, en particulier sur la suppression des répétitions. "L'enfant aime répéter, il prend plaisir à répéter, il répète les sons, les mots, les ritournelles, les chansons, les histoires et les savoirs. Et donc supprimer la répétition, c'est supprimer un support efficace des apprentissages", assure Sébastien Ponnou, psychanalyste et professeur en sciences de l’éducation à l’Université Paris 8.

Selon lui, vouloir à tout prix accélérer un cursus scolaire peut même être néfaste pour les élèves. "Non seulement ce n'est pas très efficace d'un point de vue pédagogique, parce que la pédagogie passe par l'expérience, le temps, l'enfant qui s'investit, qui investit le savoir, le lien social, mais en plus ça a des effets pathogènes. On sait que plus on met la pression sur l'enfant, plus on accélère, plus l'enfant peut souffrir", affirme Sébastien Ponnou. Le record précédent du plus jeune bachelier datait de 1989 : un garçon âgé de 11 ans et 11 mois.

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